Suivez la vie de Bernard, Martine, Jacques, Claudine, Josiane et Robert, personnages fictifs usant abondamment de Twister, le réseau social à la mode durant les années 60.
Ils sont étudiants et étudiantes, ouvrières et ouvriers ou jeunes travailleurs et travailleuses, durant ce mois de mai 1968 où les Français ont fièrement porté leurs idéaux dans les rues, en espoir d’un avenir plus lumineux.
Près de 10 millions de travailleurs sont en grève. Etudiants et ouvriers mènent leur combat, souvent chacun dans leur coin, parfois ensemble sur un même front. Le 24 mai, une deuxième nuit des barricades, d'une violence inouïe, retourne l'opinion contre les étudiants. Du côté politique, on s'enlise dans la crise, malgré les négociations avec syndicats et patronats.
Georges Pompidou est rue de Grenelle
Le 27 mai 1968 à 08h21
Après deux jours de négociation, nous sommes arrivés à un protocole d'accord. Le SMIG est augmenté de 35%, les salaires augmentent de 7% immédiatement, puis 3% en octobre, la durée de travail est réduite et les régimes de retraites et d'allocation améliorés.
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Robert Ce n'est pas suffisant, nous continuerons la grève jusqu'au finish.
Jacques Plus de dix jours de grève ça commence à être serré là les gars... Ici à Paris on commence même à avoir des coupures de courant, et les immondices s'entassent.
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Josiane Quand on fait la révolution, c'est jusqu'au bout les p'tits jeunes hein&nsbp;! C'est bien beau de foutre le bordel avec vos barricades là, mais le vrai combat, il est ailleurs !
Bernard On y a été un peu fort quand même vendredi, c'est vrai... Les mecs qui ont découvert leur bagnole calcinée au petit matin n'ont pas du trop apprécier.
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Claudine Y a quand même eu deux morts... On a perdu le soutien du peuple sur ce coup-là. Pourtant on avait commencé dans le calme...
Martine Quelle idée il a eue aussi, de Gaulle, de proposer un référendum Et puis Dany le Rouge qui ne peut plus rentrer en France, une dérive autoritaire inacceptable !
Jacques A se demander si Martine fait ça pour une université plus humaine, ou pour les beaux yeux de Danyyyyy... Il a tenté de rentrer, le bougre, mais sans succès...
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Jacques Bah il n'était pas si mauvais son discours, au général. Il a l'air fatigué, mais propose des réformes...
Claudine Le pays est paralysé par une grève de 10 millions de travailleurs, le référendum est loin d'être la solution. Il nous faut des résultats immédiats. Heureusement que les négocations entre gouvernemnent, syndicats et patronats ont commencé le lendemain du discours.
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Martine est au stade Charléty
Le 27 mai 1968 à 18h21
Tous au stade de rugby, grand meeting intersyndicaliste ! Viens, amis, on s'amuse bien
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Claudine Mouarf la gauche n'a pas pu faire passer sa motion de censure à l'Assemblée, alors ils préparent le terrain pour tenter de faire tomber le gouvernement par la voie populaire...
Jacques Mitterand président ? Je m'esclaffe !
Bernard Le gouvernement est complètement enlisé dans cette crise historique, ça m'étonnerait pas qu'il tombe dans les prochains jours, avec ou sans les manoeuvres de l'opposition de gauche...
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Rendez-vous début juin pour la fin de cette épopée
Le 3 mai 1968 : le jour de l'étincelle
UNEF est à la Sorbonne
Le 3 mai 1968 à 10h14
Rendez-vous dans la cour de la #Sorbonne à 12h pour dénoncer la terreur fasciste et la répression policière qui a lieu pour l’instant à #Nanterre ! Nous soutenons nos huit camarades
convoqués au Conseil de discipline de l'Université de Paris !
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Bernard Qu’est-ce qu’ils ont encore fait ces andouilles ?
Martine Hé gars, tu suis un peu les infos toi ? C’est le bordel à #Nanterre, le doyen n’arrive pas à tenir ses troupes. Il a même du fermer la fac hier...
Jacques Tu m’étonnes, t’as vu à quoi ressemblent les bâtiments là-bas ? Du bon gros béton bien déprimant.
Bernard Aaaah oui le fameux #Mouvement du 22 mars… Avec le beau rouquin là…
Martine Un certain Daniel Cohn-Bendit oui, il a réussi à occuper la grande tour administrative avec une centaine de gauchistes et d’anarchistes. Et c'est arrivé le... 22
mars, comme on peut s'en douter.
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Jacques Les policiers parisiens ont embarqué des militants du comité Viêt-nam à cause de la casse à l’agence American express près de l’Opéra, et ça a allumé l’étincelle à #Nanterre.
Ils ont enchaîné interruptions de cours, grèves spontanées et assemblées générales. Ils sont chauds les gauchos !
Claudine Que ces Américains quittent le Viêt-nam et rentrent chez eux ! American Express soutient les troupes US, il faut leur montrer ce qu’on en pense, de leur guerre !
Bernard Que de beaux idéaux… A côté de ça, les étudiants nanterrois veulent aussi faire sauter l’interdiction de pénétrer dans les dortoirs des filles. Ils perdent pas le nord !
Claudine Peace and love man !
Martine D’ailleurs le Cohn-Bendit il fait partie des gars qui sont convoqués par le conseil de discipline, à cause d’échauffourées avec #Occident. Il paraît qu’il va causer
à la Sorbonne tantôt…
Claudine Ah si le p'tit roux est là, j'irais bien faire un tour tiens !
Claudine Oh pas de quoi casser trois pattes à un canard… On est à peu près 300 je dirais. Tous les communistes sont là, l'UJCml, la JCR aussi. On lit des articles de presse pour passer le temps.
Bernard Claudine, experte en comptage de foule !
Claudine L'Histoire me donnera raison.
Jacques Réservez un bon accueil aux fachos, j’en ai vu qui se rassemblaient à l’Observatoire, ils marchent vers la Sorbonne.
JCR Assez de blabla, place à l’action ! Chopez tout ce que vous pouvez pour vous défendre ! Pierres, pieds de chaise, tout est bon pour repousser les envahisseurs !
UJCml Les casques sont dans nos sacs, prêts à l’emploi !
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Université de Paris
Le 3 mai 1968 à 15h45
A toutes les étudiantes et tous les étudiants présents à la #Sorbonne : au vu de l’agitation, le recteur Jean Roche vous demande d’évacuer tous les amphithéâtres et de quitter les lieux.
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JCR Rejoignez-nous dans la cour principale, on est prêt pour recevoir les fascistes !
Jacques Les gars, la police les a bloqués à Luxembourg, faut vous détendre.
Claudine On se croirait dans un siège ici, on est de plus en plus nombreux… Il ne manque plus que les flics.
Bernard Vous êtes protégés par la franchise universitaire, ils ne peuvent pas intervenir sans l’accord du recteur.
Université de Paris Ce que le recteur vient de faire, il a demandé à la police d'expulser les perturbateurs. La Sorbonne ne sera pas une deuxième Nanterre, nous ne voulons pas de l'occupation
étudiante !
Nous sommes en pourparlers avec la police, en compagnie de la JCR et de la #FER, afin de trouver une issue pacifique à la situation. . A tous les étudiants présents à l’intérieur
de la #Sorbonne, merci pour votre présence, mais nous vous demandons de ne pas créer de remous. Nous ne voulons pas de violence inutile.
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Jacques Sauvageot Nous sommes trop nombreux pour qu'ils puissent vérifier notre identité sur place, nous allons être embarqués dans les cars jusqu'aux commissariats.
Martine Allez hop, tous dans les paniers à salades. Ils vont embarquer des centaines d'étudiants comme ça ? Ça va prendre des heures...
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Claudine écoute Jacques Dutronc dans un panier à salade
Le 3 mai 1968 à 17h14
Coincée sur la route vers le commissariat, on le prend avec philosophie.
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Martine Comme cette chanson résonne avec les cris des étudiants en colère...
Jacques est boulevard Saint-Michel
Le 3 mai 1968 à 17h21
Vous avez vu passer les paniers à salade ? Ce sont des étudiants à l'intérieur ?
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Claudine Oui c'est bien nous ! Je t'ai fait coucou par la fenêtre mais tu ne m'as pas vue...
Jacques En tout cas ça commence à chauffer ici...
Martine Mais c’est quoi cette répression policière ? On nous traite comme des délinquants !
Jacques Ah, Martine, tu nous as rejoints dans les rues du #Quartier Latin ! Mais c’est toi là-bas, en
train de secouer le car de police comme un prunier ?
Martine Libérez nos camarades !
Jacques On ne l’arrête plus la Martine !
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Bernard est boulevard Saint-Michel
Le 3 mai 1968 à 17h38
J’ai vu un policier se prendre un pavé en pleine tête, un mec l’a balancé droit vers la voiture de police. Il a traversé le pare-brise net. Je ne sais même pas s’il est encore vivant…
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Martine LES FLICS NOUS BALANCENT DES LACRYMOGENES ! Tudieu ils vont s’en prendre d’autres de pavés !
Claudine Après quelques secousses, je suis enfin arrivée au commissariat, et j’entends des flics parler d’un brigadier qui serait mort, le crâne fendu par un pavé. C'est peut-être le gars dont tu parles,
Bernard.
Jacques Ça ne va pas les calmer ça…
Bernard Mais enfin c’est insensé… Les gens cassent les routes pour choper des pavés. La police est devenue folle, elle matraque de simples passants !
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Martine est au Quartier Latin
Le 3 mai 1968 à 19h06
La #Sorbonne aux étudiants ! Tous dans les rues pour contrer la répression policière, camarades !
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Jacques Désolé Martine la Picarde, mais je suis à moitié aveugle à cause des lacrymos et mon ventre souffre des coups de matraque, je rentre au bercail...
Claudine Je suis sur le chemin du retour aussi, j’ai été relâchée, vu que l’émeute a commencé sans nous, ils nous laissent tranquille… pour la plupart. Ceux qu'ils considèrent comme les leaders vont passer
en correctionnel ce week-end.
La #Sorbonne est fermée jusqu’à nouvel ordre. Nous souhaitons un retour au calme le plus vite possible, aux étudiants de montrer leur bonne volonté.
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Martine Libérez nos camarades d'abord !
Bernard Martine, faut d'abord qu'ils soient jugés avant de savoir si on doit demander de les libérer...
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Préfecture de Police de Paris est au Quartier Latin
Le 3 mai 1968 à 21h14
Nous avons repris le contrôle des rues du #Quartier Latin, la situation est maîtrisée. Contrairement à ce que certaines rumeurs laissaient entendre, le brigadier touché à la tête par un pavé n’est pas mort. Il
est dans le coma, mais dans un état stable.
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Claudine En espérant qu’il n’y ait pas d’autres blessés graves…
Martine Autant du côté de la police que des « civils », comme ils nous appellent !
Claudine T’es toujours dehors Martine ? Tu n'es pas blessée ?
Martine Je vais bien, ça s’est bien calmé, les gens rentrent peu à peu chez eux. Les organisations étudiantes se réunissent entre elles ce soir pour savoir comment continuer l’action, au local du
SNE-Sup.
Bernard Et bien, sur ce, passez quand même une bonne nuit...
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Le 6 mai 1968 : la contestation étudiante s'organise
Daniel Cohn-Bendit vient de sortir du Conseil de discipline
Le 6 mai 1968 à 13h21
On s’est bien amusé pendant quatre heures
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Bernard Alors là les gars, le coup de l’Internationale et de la #Grappignole chantées à tue-tête sur les trottoirs pour les obliger à vous recevoir tous ensemble, chapeau !
Martine Pendant ce temps-là, nous aussi on s’est bien amusé avec les policiers. Grenades contre pavés. Ils ont essayé de disperser la foule qui s’était rassemblée autour de la #Sorbonne pour vous soutenir, mais on ne s’est pas laissé faire crénom ! Embed from Getty Images
Jacques C'était un peu le chaos quand même...
Claudine Nous étions au moins 3000, je vous le dis !
Jacques 300 vendredi, 3000 ce lundi… Si on suit cette échelle logarithmique, d’ici trois jours, on aura rassemblé plus de la moitié de la France !
Bernard Hahaha, si on met toutes les ouvrières et tous les ouvriers de notre côté, y a moyen ! On y croit !
Claudine L’UJCml a essayé de déplacer le mouvement vers les usines, mais l’UNEF, la JCR et consort les
ont envoyés paître. Même si la colère gronde du côté des classes ouvrières, nos revendications ne se rejoignent pas…
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Martine est place Denfert-Rochereau
Le 6 mai 1968 à 18h00
Trois de nos camarades ont été condamnés à deux mois de prison ferme pour les émeutes de vendredi ! Nous demandons leur libération !
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Jacques On parle bien des gars passés en correctionnel dimanche hein, pas du Conseil de discipline ?
Claudine Oui, le Conseil de discipline c'était à cause de petites battles entre Dany et cie, et les fachos à Nanterre, durant le mois d'avril.
Jacques Sympa d'être en grève quand même !
Bernard Ouais mais le problème c’est qu'Alain Peyrefitte a annoncé hier soir que les examens auront bien lieu.
Jacques Pas d’examens tant que nos camarades ne seront pas libres !
Claudine Ah le côté révolutionnaire de Jacques se réveille tout d'un coup !
Bernard Allez Martine, prête pour la bataille ? Je viens d’arriver à Denfert-Rochereau.
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Martine On remonte vers le carrefour Vavin, pour reprendre la rue de Renne et arriver au boulevard Saint-Germain. Les flics nous entourent. Petite photo souvenir Embed from Getty Images
Claudine Et les CRS chargent ! Je vois la JCR qui essaye de les prendre à revers… Ils établissent différentes stratégies pour organiser la rébellion, et ils sont assez
doués ces peyes !
Martine Pavés contre matraques, on arrive à tenir tête les gars !
Nous avons été très patients, mais les étudiants jouent à l’émeute. Les incidents sont le fait d’agitateurs organisés. Il faut mettre fin à cette escalade de violence !
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Bernard La police devrait peut-être déjà donner l'exemple alors !
Charles de Gaulle L’université doit se réformer, mais nous ne pouvons pas tolérer de telles violences dans les rues.
Daniel Cohn-Bendit Nous ne voulons pas d’une réforme qui rendrait l’université plus sélective, cher président. Au contraire, nous voulons qu’elle soit accessible à tous !
Martine La barricade de la dernière chance... La police reprend le dessus, nous sommes dispersés en petits groupes, on n’a plus la force de frappe nécessaire…
Claudine Je n’arrête pas de croiser des gens blessés, la tête en sang
Bernard Il semblerait que la fête soit finie pour ce soir...
Martine Nous reviendrons en force !
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Le 10 mai 1968 : la première nuit des barricades
Charles de Gaulle est avenue Kléber
Le 10 mai 1968 à 9h22
Les délégations vietnamienne et américaine sont arrivées pour la Conférence de Paris. La France s'implique activement dans les négociations pour un accord de paix au Viêt-Nam.
Claudine Trois ans que les troupes américaines sèment le chaos au Viêt-Nam, c'est déjà trop !
Bernard Une France qui n'écoute même pas la contestation qui descend dans la rue... Peut-elle espérer faire la paix entre ces deux pays, alors que c'est la guerre dans sa propre capitale ?
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Martine Nous étions une dizaine de milliers à marcher dans Paris mardi et mercredi, nous serons encore plus nombreux aujourd'hui, et dans les jours à venir !
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Jacques Au moins, ce 8 mai, le Général était dans la rue avec nous !
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Claudine La France ne nous écoute peut-être pas, mais les Français, oui ! J'ai vu un sondage disant que près de 61% des Français sont de notre côté, camarades !
Claudine "Les gens en faculté de Lettres ont peur du monde de demain. Et quand ils ont peur ils sont méchants." Mais quelle analyse de qualité !
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UNEF
Le 10 mai 1968 à 10h02
Nous vous rappelons que ce 8 mai cinq prix Nobel ont envoyé un télégramme à Charles de Gaulle, lui demandant personnellement de "faire un geste susceptible d'apaiser la révolte des étudiants, de donner l'amnistie
aux étudiants condamnés et de réouvrir les facultés"
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UNEF Louis Aragon a également promis de nous ouvrir les pages de son journal "Les lettres françaises".
Claudine On aimerait surtout qu'il marche à nos côtés !
Martine Libération des étudiants emprisonnés, réouverture de la Sorbonne, retrait de la police du #Quartier Latin, ce sont des conditions sine qua non au retour au calme !
UNEF Et la démission du préfet de Police de Paris, Maurice Grimaud !
Jacques La réouverture de la #Sorbonne a été annoncée par Alain Peyrefitte hier non ?
Bernard C'est France-Soir qui l'a compris comme ça... Le ministre, lui, a déclaré avoir "évoqué la possibilité" d'une réouverture prochaine de la #Sorbonne. Fausse alerte donc...
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Jacques a envie de passer une bonne soirée
Le 10 mai 1968 à 14h36
Sinon chers Twistos, vous faites quoi de beau ce soir ? Parce que je devais la passer en bonne compagnie, mais...
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Bernard Oh ces derniers jours il n'y a pas grand chose à faire à Paris, alors je regarde la TV...
Martine Si jamais vous vous ennuyez, chers camarades, l'UNEF propose une petite activité pour faire un peu connaissance entre jeunes révolutionnaires.
Bernard Oh le programme a l'air sympaaaaa !
Jacques Affaire conclue !
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Jacques Sauvageot est place Denfert-Rochereau
Le 10 mai 1968 à 17h59
Le gouvernement accepte de réouvrir la #Sorbonne et que la police quitte le #Quartier Latin, mais ne lâche rien sur la libération de nos camarades !
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Daniel Cohn-Bendit En route vers la #Sorbonne alors !
Bernard Mais pourquoi on fait un détour pareil ?
Claudine On va se faire une petite Internationale devant la maison d'arrêt de La Santé, puis passer par Saint-Germain, c'est plus sympa.
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Martine est place Edmond Rostand
Le 10 mai 1968 à 19h48
Sous les pavés, c'est la plage à Edmond Rostand... Un joli petit sable doré se révèle sous nos pieds
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Claudine Pour l'instant les flics sont calmes... Mais ça ne va pas durer, je les sens piaffer d'en découdre...
Bernard Ramenez vos meules rue Le Golf, on y monte une barricade !
Martine Elles poussent comme des champignons dans le #Quartier Latin ! Dany le Rouge court partout pour donner ses instructions ! Comme en 44, nous tiendrons tête !
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UNEF est en négociation avec le gouvernement
Le 10 mai 1968 à 22h06
Devant notre désir de voir les cours reprendre normalement en Sorbonne et notre promesse de ne pas l'occuper, nous avons obtenu l'assurance de la réouverture de la #Sorbonne dès lundi. Dans cette perspective de
retour au calme, nous avons l'assurance que le ministère public ne fera pas d'objection à la demande de mise en liberté provisoire présentée par les avocats des manifestants incarcérés.
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Université de Paris Le Recteur Roche rencontrera une délégation étudiante ce soir afin de convenir des conditions de reprise des cours.
Jacques La bonne blague... C'est trop tard les p'tits gars, nous avons investi le #Quartier Latin, prêt à défendre nos positions, coûte que coûte...
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Daniel Cohn-Bendit Pas plus de 300 manifestants entre deux barricades, faites en sorte de toujours pouvoir filer par derrière !
Claudine La police ne lancera pas l'assaut maintenant, il y a encore trop de jeunes lycéens parmi nous. Ça nous laisse le temps de nous organiser d'ici le dernier départ de métro...
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Daniel Cohn-Bendit vient de rencontrer le recteur de l'Université de Paris
Le 10 mai 1968 à 23h14
Nous n'avons pas engagé de négociations avec l'Université. Ce qui se passe ce soir montre que toute une jeunesse s'exprime contre une certaine société.
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Bernard Roche a reçu Cohn-Bendit alors qu'il est en procédure disciplinaire ?
Daniel Cohn-Bendit Il ne connaissait pas mon visage, il ne savait donc pas qui j'étais. Jusqu'à ce qu'Alain Peyrefitte l'appelle et le lui fasse remarquer.
Bernard Dany le troll hahahahaha !
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Martine est au Quartier Latin
Le 11 mai 1968 à 01h22
Tenez bon camarade ! Cela fait maintenant sept jours que nous bataillons pour une autre société, le combat continue !
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Claudine La police bouge. Elle a l'air de vouloir démonter nos barrages les uns après les autres.
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Huit barricades sont encore debout. Le gouvernement a le choix entre massacrer les professeurs et la jeunesse universitaires, ou faire retirer immédiatement ses flics.
Martine Plus que quatre barricades maintenant... Les flics nous poursuivent dans les rues, mais heureusement, les portes nous sont ouvertes et les Parisiens nous protègent derrière leurs murs.
Jacques On a quitté le dernier barrage encore debout. C'est fini, les flics ont repris le #Quartier Latin, mais on aura tenu bon jusqu'à 5h00 !
Claudine Et le soleil pointe à l'horizon... Mais que le nuit a été belle...
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Le 15 mai 1968 : étudiants et ouvriers allient leurs forces
Claudine est place de l'Odéon
Le 15 mai 1968 à 11h22
Après la Sorbonne, voici notre deuxième zone libérée ! Vous êtes tous les bienvenus à l'Odéon !
Bernard Le tourisme ne s'en portera que mieux Déjà que les petits bourgeois viennent observer avec amusement l'occupation à la #Sorbonne
Martine **Voix de speakerine pimbêche** La Sorbonne occupée, la nouvelle attraction touristique de Paris, entièrement gratuite, vous permettra de vivre en son sein la révolution étudiante : débats 24h/24,
7 jours sur 7, rencontre avec des célébrités révolutionnaires (dont le fameux Dany le Rouge !), dégustation de mets français à la bonne franquette... Possibilité de dormir sur place. Venez, amis, vous ne serez pas déçu !
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Jacques
Bernard Je l'aime bien ce gars-là. Georges Pompidou présideeent !
Claudine Le dauphin du militaire coincé là ? Boarf...
Bernard Il a quand même permis la réouverture de la Sorbonne et la libération des étudiants ce week-end hein
Martine Et il était où pendant les dix premiers jours, hein, ton Pompidou ?
Martine Dix ans de Vème république, c'est trop ! On veut un retour de la démocratie nom d'un gigot !
Josiane C'est juste un peu dommage que l'appel à la grève générale n'ait pas été très suivi...
Claudine Mais le plus important, Josiane, c'est qu'ouvriers et étudiants s'unissent ! Le combat n'est pas fini !
Robert Tes désirs sont en passe d'être exaucés Josiane, c'est la grève chez Renault à Cléon ! Et vu la tension, on n'est pas prêt de lâcher ! Le directeur ne quittera pas l'usine tant qu'il n'aura
pas répondu à nos demandes.
Jacques Vous l'avez séquestré ???
Robert Oh il fera juste quelques heures supplémentaires ce soir...
Josiane D'autres usines embrayent le mouvement, Lockheed à Beauvais et Unelec à Orléans ! Le mouvement est lancé hahaha !
Martine
Bernard Ah c'est ce journal que vous avez créé, que vous distribuez dans les manifs.
Martine Ca permet d'informer un maximum de militants, et puis de transformer les badauds en militants aussi
Claudine Bon dieu si les ouvriers s'y mettent aussi, on va réussir à paralyser la France toute entière ! Que d'excitation !
Jacques Nous sommes nés pour ce moment !
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Le 21 mai 1968 : des millions de grévistes paralysent la France
ORTF est en direct de l'Assemblée nationale
Le 21 mai 1968 à 10h38
En direct depuis l'Assemblée, où les députés se succèdent suite à la motion de censure de l'opposition contre la politique économique, sociale et universitaire du gouvernement. François Mitterand, président
de la #FGDS, à l'origine de la motion de censure, s'exprime.
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Martine Ils ne sont pas en grève l'ORTF ?
Bernard En grève pour avoir plus d'indépendance vis-à-vis de l'Etat... Alors pour court-cicuiter toute "censure", ils diffusent en direct les débats de l'Assemblée. Les petits malins !
Jacques Ils sont passés à l'Odéon d'ailleurs, les gars de l'ORTF
Claudine Et en pleine grève nationale, la gauche en profite pour poser sa motion de censure, histoire de profiter des événements pour faire tomber le gouvernement. C'est un peu gros quand même.
Josiane Pas d'essence, pas de livraisons. Pas de livraison, pas de marchandises. Pas de marchandises, plus d'économie. Plus d'économie, plus de gouvernement ! Embed from Getty Images
Martine J'entends comme un rire diabolique derrière ce commentaire
Claudine Plus d'essence, ça dépend pour qui ! Daniel Cohn-Bendit a réussi à se faire emmener en Allemagne en limousine avec Paris-Match. Il a même eu son interview
dans le Nouvel Obs. La révolution donne déjà naissance à ses privilégiés...
Jacques Le gouvernement en a profité pour lancer un avis d'expulsion à son encontre, il ne pourra plus rentrer en France.
Martine Oulah ça ne va pas calmer les foules ça... Et pour quelle raison ils l'interdisent de séjour ici ?
Jacques Il aurait déclaré qu'il fallait déchirer le drapeau tricolore pour ne plus garder que la couleur rouge.
Martine Thug liiiife
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Martine est à l'Odéon
Le 21 mai 1968 à 14h00
Atelier bricolage à l'Odéon, les forces créatrices sont à l'oeuvre !
Jacques Y a des rumeurs comme quoi de Gaulle voudrait que la police nous vire de l'Odéon
Claudine Ce serait un massacre. Le préfet de police n'est pas aussi fou.
Martine Et puis on accueille des personnalités, Jean-Paul Sartre est en ce moment-même à la Sorbonne.
Bernard Jean-Luc Godard s'est aussi mêlé à la foule, il y a quelques jours
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Claudine D'ailleurs, vous avez entendu ? Le Festival de Cannes, c'est déjà fini. Pas de remise de prix, nada.
Bernard Plusieurs membres du jury ont démissionné, et des réalisateurs ont demandé le retrait de leur film de la sélection, pour faire pression et interrompre le festival. Y en a même un qui a grimpé au
rideau lors de la projection de son propre film en protestation Ils ont fini par obtenir gain de cause !
Robert Toute la France se mobilise, même les plus nantis. Nous sommes des millions en grève, la pays est littéralement paralysé : plus de trains, de transports en commun, plus de carburant... Le gouvernement
ne pourra plus faire la sourde oreille longtemps.
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Josiane Le SMIG à 1000 francs, la liberté syndicale et moins d'heures de boulot pour le même salaire, nous crierons nos revendications jusqu'à ce qu'elles soient entendues !
Et puis Dany le Rouge qui ne peut plus rentrer en France, une dérive autoritaire inacceptable !
Ils sont chauds les gauchos !
Ils perdent pas le nord !
Danyyyyy ! 
Robert Ce n'est pas suffisant, nous continuerons la grève jusqu'au finish.