Beatles ‘67
Survolez la pochette pour découvrir
les 11 éléments cachés et l’univers qui entoure cet album mythique !
autour de
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band
2017
Découvrez la version radio
Merci à
Le premier juin 1967, les Beatles publient leur 8ème album, l’innovant « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ».
Un album aux sonorités et à la conception inédites qui a sidéré la jeunesse et stupéfait les musiciens de rock-pop. Aujourd’hui encore, ce 33 tours est considéré comme l’un des plus importants de la musique de la seconde moitié du 20ème siècle. En 1967, d’autres artistes et groupes ont participé à ce foisonnement musical, artistique et culturel. Le premier semestre, Pink Floyd, Doors, Jimi Hendrix sortent leur premier album, de même que Velvet Underground, mais alors dans un relatif anonymat. Et à San Francisco, cet été-là, baptisé « summer of love », déclenche la vague de festivals en plein air. Cette expression collective et populaire s’est répandue dans d’autres formes artistiques, le graphisme, la mode vestimentaire, jusqu’à l’architecture, avant de débouler, essentiellement aux Etats-Unis et en France, dans le débat politique. Imposés par une société alors rigide, les codes étaient cassés, les uns après les autres. La jeune génération (et pas seulement les hippies) s’inventait une nouvelle vie.
Avez-vous trouvé les 11 séquences que contient la pochette ?
Réalisation
Cynthia Ventura & tous les intervenants qui nous ont consacré du temps
Dominique Delhalle
Christophe Bernard
Nicolas Poloczek
Pourquoi cet album est-il mythique ?
apporte un flot incessant de nouveautés, de trouvailles. En Belgique, peu de médias annoncent la sortie du 33 tours. « Het Laatste Nieuws » le mercredi suivant dans ses pages hebdomadaires dédiées aux jeunes : « Le meilleur disque jamais entendu et nous en avons entendu. Ils se sont dépassés.
Le 1er juin 1967, le jeune Roger Waters, déjà membre de Pink Floyd et plus tard l’auteur de « The Wall » entend pour la première fois à la radio « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band ». Il doit arrêter sa voiture. Il n’en croit pas ses oreilles. L’album n’est peut-être pas le meilleur des Beatles, mais il
Mais où vont-ils chercher tout ça ? ». Les médias francophones sont discrets, sinon l’hebdomadaire « Moustique », déjà sensible à la pop, au rock, mais à l’époque autant pour la musique que pour les « potins » autour des artistes. Comme l’achat d’une île en Grèce par les Beatles…
micro-ondes, l’apparition de la TV couleurs en France et en Belgique notamment. Nous en gardons des traces et pas seulement d’impérissables souvenirs. Pour Marc Ysaye, notre façon de vivre a été modifiée.
Seul le temps permet de cocher une période dite déterminante, une année-pivot. Par son dynamisme culturel, 1967 annonce quelques soulèvement sociaux. La technologie s’emballe, déjà au plan musical (avec notamment le lancement du système Dolby), mais aussi dans l’électro-ménager, avec la sortie des premiers fours à
Que « Sgt. Pepper » nous a-t-il laissé ?
Tout est bon pour faire une chanson !
Le graphisme, le lettrage lui plaisaient. L’annonce des différents numéros proposés en soirée l’a inspiré. Et c’est parti pour « being for the benefit of Mr Kite » Au fond, c’est un peu logique : pour réussir un disque pareil, les quatre acrobates ont dû travailler quelquefois sans filet…
Enfermé dans les studios depuis leur dernier concert en public en août 1966, les Beatles ne vivent pas pour autant en autarcie. Leur génie créatif est puisé à la source de rencontres et de découvertes. Tout est bon pour composer la trame d’une chanson, jusqu’à l’achat, par John Lennon, d’une affiche de cirque.
« ah ah said the clown ». Autant de succès immédiats dans des registres divers et variés. Quelques 33Tours ne vont gagner du galon que quelques années plus tard, jusqu’à former aujourd’hui un repère historique. Christophe Pirenne cite les Doors et surtout Velvet Underground.
Cette année-là encore, Sheila sortait « Adios Amor », France Gall chantait « bébé requin », Adamo » « Inch Allah », Jacques Dutronc « j’aime les filles », Jacques Brel « les vieux amants ». Sans compter l’un des slows historiques « a whiter shade of pale », « mellow yellow », « San Francisco »
Il est l’auteur d’une « histoire musicale du rock » parue chez Fayard.
En 1967, était-on conscient de ce qu'il se passait ?
Christophe Pirenne établit le lien entre un maître et un élève, entre une académie des Arts et l’un des plus célèbres guitaristes de rock.
Quelques compositions et attitudes de musiciens rock sont mieux comprises au regard de leur formation. L’art et même l’art éphémère se sont invités sur des scènes. Des étudiants en architecture et en musique classique se sont intéressés au rock psychédélique et bientôt progressif.
Cours destructif
Quelques-uns percent quasiment sur-le-champ. Pour d’autres, la notoriété se fera attendre. Et quelquefois, c’est au travers du troisième ou quatrième disque que l’amateur plonge dans le passé d’un groupe pour y découvrir ses débuts restés étrangement anonymes.
Nous vous proposons un enchaînement musical de sept artistes ou groupes qui auront fait de 1967 le tremplin d’une longue et belle carrière.
Ces artistes qui ont sorti leur premier disque en 1967
Les Beatles ont concentré leur exceptionnelle carrière en moins de dix ans (1962 à 1970). Ce qui paraît tout aussi remarquable, c’est la densité de « premières » en 1967. Cette année-là, une bonne dizaine de groupes et d’artistes anglo-saxons publient leur premier 33Tours.
composition qu’il avait rapidement entreprise. De son côté, Paul peinait à achever une chanson. Comment faire coïncider les deux ? C’est tout l’enjeu et finalement l’extraordinaire atout d’une chanson d’anthologie qu’analyse ici Dan Lacksman.
A Day In The Life raconté par Dan Lacksman
Dan Lacksman hésite une petite minute avant de livrer « la » chanson emblématique de l’album : « toutes ont leur particularité, toutes méritent que nous nous y arrêtions. Mais va pour « a day in the life », la conclusion, l’apothéose de l’album, un crescendo « orgasmique » pour reprendre une expression de John Lennon.
Lecteur régulier de la presse matinale, comme des millions d’Anglais, John y trouve des matériaux de base pour une chanson. L’annonce, dans le « Daily Mail », de l’accident de la circulation de l’arrière-petit fils du brasseur Guiness, un proche du groupe, déclencha comme un électro-choc. John sembla s’essouffler dans la
mois Sgt.Pepper. C’est d’ailleurs le même photographe qui a réalisé les deux pochettes : celle, célèbre, des Beatles en uniforme pseudo-militaire coloré, et l’autre, des Stones avec effet lenticulaire, parfois décrite comme inspirée des Beatles mais avec une guerre de retard. Sur la pochette de ce disque, le clin d’œil est donc répété… dans l’autre sens ! Il n’était pas forcément évident de repérer les têtes des Fab Four avec l’effet 3D.
groupes étaient plutôt proches. En juin 1967, des Stones faisaient partie du chœur d’ « All you need is love », pour une première diffusion en Mondiovision. Après avoir signé « I Wanna be your man » pour les Stones en 1964, John Lennon et Paul McCartney ont encore enregistré des backing vocals sur “Their Satanic Majesties Request”, l’album qui a suivi de six
Dans la foule rassemblée autour des Beatles sur la pochette, Shirley Temple, enfant star d’Hollywood dans les années 30 qui devint plus tard ambassadrice des États-Unis, apparaît deux fois. Sa version “poupée” arbore la mention “Welcome The Rolling Stones”, hommage aux confrères et amis des Beatles. En effet, contrairement à ce que diffusaient volontiers leurs fans à l’époque, les deux
Échange de clins d'œil
Le rock aide à faire éclater les coutures. De nombreux musiciens et artistes créent un appel d’air. Des mouvements européens existant comme le situationnisme prennent de l’ampleur. Un soulèvement contre la vie menée, imposée par la génération consumériste, par l’omniprésence de l’état. Une remise en question de l’ordre social
qui se manifeste notamment dans la rue par la création de spectacle souvent éphémères, par des monuments itinérants. En 1967, l’Ostendais Raphaël Opstaele, a un peu plus de 30 ans. Il est fils de paysans, il est diplômé d’une académie d’art à Gand.
L'art et la musique envahissent les rues
L’expérience n’est pas disponible pour ce format d'écran
Rendez-vous sur
total, une vente mondiale inédite dans son ampleur. Auteur ou co-auteur d’une dizaine d’ouvrages sur les Beatles, Jacques Volcouve n’en est pas saturé. Son intérêt pour la musique s’élargit au-delà des Beatles, ses centres d’intérêts dépassent le cadre même de la musique. Ce samedi-là, il s’était mis sur « son trente-et-un »…
Mars 2017 : un collectionneur met une partie de son trésor aux enchères
Dans la salle de vente parisienne Drouot, le 18 mars, le Français Jacques Volcouve a mis aux enchères une partie de sa riche collection sur les Beatles. Disques et pochettes gravés et imprimés différemment selon les pays, affiches, photos, gadgets, magazines…332 lots au
Comme pour les chansons, la pochette définitive d’un album est sélectionnée après quelques ébauches. Des versions non retenues auraient fait le bonheur de tout autre groupe ; nous avons pu le constater, par exemple, avec les différents « Strawberry Fields Forever » inclus dans « Beatles Anthology 2 » paru en 1996.
Pour les pochettes, les photos d’origine finalement exclues valent à présent plus de 10.000 Euros la pièce. D’autant plus cher qu’elles sont rares : six au total de la session d’Abbey Road. Celle de Sgt. Pepper a ouvert une longue discussion entre les Beatles et avec leur entourage professionnel. Ne fut-ce que pour les
Les pochettes alternatives
personnages, laissés au libre choix des membres du groupe selon leur affinité. John avait notamment choisi Jesus et Hitler. Paul en tête, chacun a compris que Lennon provoquait une nouvelle fois ses interlocuteurs. A la vente aux enchères chez Drouot à Paris, le 18 mars, Jacques Volcouve se délestait d’une pochette de Sgt. Pepper mise sur le côté en 1967.